H’art Songs apparaît comme un OVNI supplémentaire dans la discographie déjà composite de Moondog. À la soixantaine passée, le compositeur publie dix art songs qui brouillent les frontières entre la musique classique et la pop.

Lorsque le disque sort, le compositeur ère depuis quatre ans en Allemagne, terre de Jean-Sébastien Bach, son maître à penser. Après des débuts difficiles pour cet inconnu sans connaissance locale, étranger de surcroît à la langue germanique, de jeunes passionnés de musique, dont Fritz Storfinger, vont s’intéresser à son travail et le défendre en Europe. Ce dernier exécute toutes les parties de piano de pièces à quatre mains dont la complexité se cache derrière des mélodies d’une apparente simplicité. Moondog l’accompagne de sa voix grave et chaleureuse. Au dos de la pochette le compositeur précise :

« Moondog chante Moondog ? Voyons !
Dieu sait que Moondog ne chante pas une chanson,
il montre comment ça se passe. »